Retour sur l’atelier-conférence C.N.V.

Comment « Je fais ma part » en expérimentant la Communication Non Violente (C.N.V.)

J’ai assisté à la conférence d’Hakima BIRON sur la Communication Non Violente (C.N.V.), j’avais envie de faire quelque chose pour moi, même si j’y allais tout en me disant que je savais de quoi il retournait. Paradoxalement, c’est pour ça qu’il fallait que j’écoute : parce que, bien souvent, notre esprit est très fort pour nous faire croire que, ma foi, on sait déjà tout ça, on n’en a pas besoin. Alors on tourne la page et on passe à autre chose.

Ce sont souvent les messages qui nous dérangent le plus qu’on entend le moins.

J’en étais sûre : La C.N.V., je pratiquais déjà… bah oui, on n’est pas des chacals !

Eh bien si justement. Et pas seulement envers les autres, mais aussi envers nous-mêmes. Bon, vous constaterez plus loin que nous sommes aussi des girafes (poursuivez votre lecture, ce n’est pas un documentaire animalier, c’est promis).

Donc vendredi 17 novembre, me voici assise en train d’écouter un petit bout de femme dynamique et sans chaussures (si, si, elle les a enlevées, c’est une habitude de sophrologue apparemment). Eh bien Hakima, même sans chaussures, elle en a sous le pied. Même si elle a choisi de faire dans le B.A. BA du développement personnel ce soir-là. Dommage que ce B.A. BA ne soit pas enseigné dans toutes les écoles primaires d’ailleurs.

Hakima a commencé par nous projeter une petite vidéo sur la légende, ou plutôt la parabole amérindienne du colibri, vous savez, cet oiseau minuscule qui pense pouvoir éteindre le feu menaçant sa luxuriante forêt, à l’aide des quelques gouttes d’eau qu’il récolte. « Je fais ma part », répond-il à ceux qui se moquent de lui tout en assistant, impuissants, au désastre inéluctable. Puis tous le suivent, et la forêt est sauvée.

Quelques jours plus tard, parce qu’il n’y a pas de hasards, mais uniquement des synchronicités, je tombe sur un flyer (de politiciens, donc pas grand chose à voir avec notre conférence) et que vois-je tout en bas ? La légende du colibri. Je me demande alors quelle est ma part à moi, quand, le lendemain, ma prof de gym (Anne COUINET), qui m’a vue à la conférence, me propose d’écrire cet article.

J’avais décidé d’assister sagement, presque passivement, à cette conférence. Pas facile avec Hakima qui vient nous questionner, nous chercher, nous sortir de notre zone de confort.

Communiquer de façon non-violente je sais ce que ça veut dire : on écoute les autres et on essaie de se mettre à leur place.

Enfin je crois.

Parce que finalement, je suis quand même là à commencer les exercices de sophrologie qu’Hakima nous propose de pratiquer, et je constate que je crois savoir pleins de choses, mais je n’en ai en fait qu’une vague idée, ou pire, un a-priori.

Tiens, c’est pas seulement de la respiration la sophro ?

C’est bon de revenir à soi, à son corps.

Et se tourner vers cette machine qu’on croit contrôler, mais qui nous joue des tours, notre cerveau, c’est bon aussi ? De toutes façons, c’est un mal nécessaire parce qu’Hakima nous explique que nos émotions nous les ressentons dans notre corps, à tous les coups, et c’est ce qui fait qu’on peut pas trop se mentir : quand on a mal pris un truc, ça coince quelque part dans nos organes.

Pendant la conférence, je comprends que Marshall B. ROSENBERG est le maître de la C.N.V., et qu’on peut être « chacal » ou « girafe » quand on est en conflit avec l’autre (ce sont les attitudes qu’il a définies dans le cadre d’une communication conflictuelle). Et mieux vaut un monde de girafes qu’un monde de chacals. Mais il faut l’admettre, nous sommes tous un peu de ces deux bestiaux.

Il y a « 4 façons d’écouter » selon Marshall B. ROSENBERG :

L’écoute « Chacal » :

1/ Juger l’autre (critiquer, médire)

2/ Se juger soi-même (se déprécier ou se surestimer)

L’écoute « Girafe » :

3/ Une écoute empathique pour entendre les besoins de l’autre

4/ Une écoute empathique de mes propres besoins

Hakima se coiffe d’un serre-tête à oreilles de girafe (non je ne rêvais pas). Elle nous explique que la girafe voit les choses de haut, elle observe, empathique et objective. Jusque là tout va bien, c’est comme ça que je vois la C.N.V.

Puis Hakima retourne son serre-tête à oreilles de girafes et nous dit que nous devons écouter ce qui se passe en nous. Je souris en entendant les problèmes des autres au boulot, les brimades – oui la petite phrase pas méchante mais qui va vous ronger toute la journée – les injustices, les petites ou grosses prises de tête avec ceux qu’on aime… Et là je coince, j’ai pas envie de me rappeler ce que j’ai ressenti quand, aujourd’hui, ce stupide (chacal!) vendeur de chez Feu Vert m’a prise pour une imbécile (chacal!). J’aurais dû mettre mes oreilles de girafe. Pourquoi m’a-t-il prise de haut ? Est-ce que j’ai été condescendante ? Agressive ? On le traite souvent de voleur ? (Mais je l’ai pas dit comme ça  pourtant !) Et qu’est-ce que ça a touché en moi ? Une blessure d’humiliation certainement. (Là je vous invite vivement à lire « Les 5 blessures qui vous empêchent d’être vous-mêmes » de Lise BOURBEAU, si ce n’est pas déjà fait).

Bref, quand survient un conflit : STOP !

  • D’abord on prend une profonde inspiration, on se détend, on se calme, on se tait.
  • On ne fuit pas, il faudra le résoudre tôt ou tard, au pire on diffère si on est trop énervé.
  • On prend ses oreilles de girafe, on se met à la place de l’autre et puis on cherche ce qui résonne douloureusement en nous-mêmes. Une fois qu’on s’est donné de l’empathie (je cite toujours Hakima) il est possible de parler avec le chacal. On peut aussi se rappeler que l’observation serait le plus haut niveau d’intelligence… à méditer hein ?
  • Et là on peut parler à la première personne en exprimant son ressenti, ses attentes. Bah oui, l’autre n’est pas dans notre tête ! Même nous on a du mal à s’y retrouver, alors comment voulez-vous qu’il nous comprenne si on ne s’explique pas ? « Quand une attente est aimablement exprimée, elle a plus de chances d’être satisfaite avec plaisir », souligne Hakima avec le sourire.
  • Après seulement, on peut passer aux options pour que cette attente soit satisfaite.

En résumé, voilà ce qui devrait se passer en chacun de nous pour que la Communication Non Violente opère :

Observation → identification d’un émotion →  identification de son besoin → expression de celui-ci → action

Toute critique négative, tout jugement porté sur l’autre, toute colère viennent d’un besoin insatisfait, c’est d’abord à nous d’exprimer nos besoins avec authenticité, si nous voulons que l’autre s’octroie le droit de le faire à son tour. En étant « Girafe », nous nous octroyons la capacité de nous exprimer avec authenticité, mais surtout d’ « éduquer », c’est à dire d’offrir de nouveaux choix, à nous et aux autres, par rapport au non-choix du pauvre chacal conditionné pour fonctionner de travers toute sa vie.

Montrer le chemin c’est faire sa part. Comme le colibri.

J’ai lu quelque part (OK, sur une étiquette de tisane « Yogi ») : « Si tu es en train d’aider quelqu’un, tu es en train de l’éveiller. »

Hakima a contribué à me faire poursuivre mon éveil. Avec cette conférence, elle a fait sa part, et je crois, comme elle, que si une poignée d’entre nous a décidé de changer son mode de communication ce soir-là, les autres vont suivre.

Hakima BIRON est psycho-somatothérapeute, sophrologue, coach en développement personnel, en individuel et en entreprise.

La conférence était organisée par le CSC de l’Allée Verte, au profit de la Fédération des personnes Malades et Handicapées. Tous ont fait leur part ce soir-là, et nous les en remercions.

Charlotte LAGARDE

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